Les enseignements du télétravail après le Covid sont très différents selon les expériences individuelles. Tout le monde n'a pas éprouvé la "vertu" de travailler chez soi au point de continuer l'expérience. Certains ont constaté une baisse de leur satisfaction dans le travail : ceux qui vivent mal financièrement de leur travail, les femmes, les personnes en mauvaise santé ou ceux et celles qui se sentent discriminés. Cette insatisfaction relative montre que le télétravail peut être un choix par défaut, pour s'affranchir de conditions de travail insatisfaisantes sur son lieu de travail. Par exemple, le télétravail peut permettre d'obtenir du temps à soi pour travailler, sans être dérangé, quitte à se priver des liens relationnels et professionnels malgré tout importants. Mais dans ce cas, il révèle une organisation du travail qui génère un trop-plein d'interactions sociales par des réunions par exemple vécues comme inefficaces et contraignantes. C'est ce que nous apprend une enquête de chercheurs de l'école de management de Grenoble.

On comprend qu'on aurait donc intérêt à observer les formes souhaitées et demandées de télétravail comme autant de solutions par défaut aux malfaçons possibles de l'organisation du travail et du système d'interactions relationnelles et professionnelles au travail. En effet, nous observons nous-mêmes que le télétravail sert souvent plus à se protéger des contraintes de travail qu'à répondre à un projet de meilleur équilibre entre vie au travail et hors travail.